In&Out Nice a 15 ans…

Âge paradoxal de l’adolescence tumultueuse pour un festival qui commence à cultiver sa maturité. Le long chemin qui nous sépare désormais du doux rêve originel fut jalonné de bonnes fées et de belles rencontres qui ont permis à notre festival de s’épanouir. Il est temps de les remercier.

Merci d’abord à tous les bénévoles qui depuis 2009 ont donné de leur temps pour aider à concrétiser cette folle idée, à la suite des cinq ami·es fondateur.ices, Benoît, Isabelle, Matthijs, Sébastien et Sylvain. Impossible de tou·tes les citer sans en oublier certaines mais iels constituent la grande famille des Ouvreur.euses et se reconnaîtront.

Merci ensuite à tous les artistes, intellectuel·les et activistes qui nous ont fait l’honneur de leur présence et à qui Maxime Parodi a rendu un si belle hommage avec la création de l’affiche 2023 dont nous sommes particulièrement fièr·es : Alexis Langlois, Andréa Uerba, Andy Griffith, Antoine Idier, Antonio da Silva, Antony Hickling, Arnaud Valois, Bambi (Marie-Pierre Pruvot), Baptiste Etchegaray & Hakim Atoui, Bérénice André, Brice Dellsperger, Bruce LaBruce, Camille Vidal-Naquet, Caroline Mecary, Catherine Corsini, Céline Sciamma, Charles Berling, Chriss Lag, Christiane Spièro, Cookie Kunty (Romain Eck), Cy Lecerf Maulpoix, Cynthia Arra, David Lambert, Didier Roth-Bettoni, Émilie Jouvet, Félix Maritaud, Florent Gouëlou, Geoffrey Coüet, Guillaume Lillo, HPG, Jacques Nolot, Jean-Gabriel Périot, Jean-Luc Verna, Jean-Sébastien Chauvin, Jérome Reybaud, Joao Ferreira, João Pedro Rodrigues & João Rui Guerra da Mata, Jonas Ben Ahmed, Jonathan Taïeb, Julie Allione, Karine Espineira, Karine Lambert, Karine Lhémon, Lionel Soukaz, Louis Dupont, Louis(e) DeVille, Manuel Blanc, Marie France, Marie Losier, Marie-Castille Mention-Schaar, Michaël Allibert, Michèle Collery, Nathan Nicholovitch, Nicolas Maury, Nunoy Revlon, Olivier Delorme, Olivier Ducastel & Jacques Martineau, Panos H. Koutras, Pascal Cervo, Pascal-Alex Vincent, Patric Chiha, Patrick Cardon, Paul Vecchiali, Philippe Valois, Pierre Guéry, Rémi Lange, Sam Bourcier, Sébastien Lifshitz, Stéphane Gérard, Stéphane Riethauser, Sylvie Tissot, Tom de Pékin, Véronique Aubouy, Vincent Boujon, Vincent Dieutre, Wendy Delorme, Wieland Speck, Xavier Héraud et Xavier Leherpeur… Cette liste donne le tournis mais sans elleux notre manifestation n’aurait pas eu le même sens, la même charge émotionnelle ni le même poids dans nos mémoires.

Merci aussi à tous nos partenaires, qui depuis le début nous ont assuré de leur confiance en ouvrant leurs portes à nos projections et événements : la Cinémathèque de Nice, le Cinéma Le Mercury d’alors devenu Le Belmondo, le Cinéma Le Rialto, la Villa Arson, le MAMAC, l’Artistique, la Librairie Vigna (avant même d’être une librairie), la Librairie Les Parleuses, les Galeries Uni-Vers-Photos, Depardieu et Frega, le Dojo…

Merci enfin aux publics qui ont répondu présents en toutes circonstances, même les plus improbables, comme la récente pandémie. L’occasion pour nous de rendre hommage à Marianne Roques, fidèle spectatrice dès la première édition des Rencontres, et de tous les autres, qui va cruellement nous manquer cette année. Une pensée pour elle où qu’elle soit. Et à très vite pour tou·tes les autres.

 

 

Les thématiques

RÉTROSPECTIVE YANN GONZALEZ

Cinéaste, producteur iconoclaste et précurseur, Yann Gonzalez a construit une esthétique fantasmagorique singulière et puissante, nourrie aux racines du cinéma de genre. Ses films semblent vouloir faire « table rase du réel tel qu’on l’entend dans le cinéma français aujourd’hui : l’obsession du quotidien, des faits de société et de la vie telle qu’elle est ». Une recette savoureusement queer jouant à l’équilibriste entre porno soft mâtiné de kitsch romantique, horreur viscérale et onirisme fantastique, inspiré tout à la fois de Mireille Havet, Jean Cocteau, Jean Rollin ou Dario Argento.

RÉTROSPECTIVE ÉMILIE JOUVET

Cinéaste, productrice et photographe, Émilie Jouvet tient une place de créatrice indépendante et d’initiatrice intègre au sein du cinéma queer. Depuis près de vingt ans, ses films questionnent les normes sociales et sexuelles, dans la droite ligne du féminisme « sex positif » d’Annie Sprinkle et Carol Queen, mettant en scène des corps de femmes qui opposent toutes sortes de résistances aux systèmes normatifs oppressifs. « La sexualité est un des endroits stratégiques de l’oppression des femmes, dit Émilie Jouvet, même si l’oppression des femmes est loin de se limiter à la sexualité. Cependant, je suis persuadée qu’une femme qui jouit est une femme plus forte ! »

Dans le cadre de la rétrospective, plusieurs courts métrages d’Émilie Jouvet sont proposés, au cours de l’exposition présentée au Dojo.

HOMMAGE AUX INDOCILES DU CINÉMA FRANÇAIS : PAUL VECCHIALI

Iconoclaste et frondeur, Paul Vecchiali fut tout à la fois critique, cinéaste, producteur de génie et l’une figure centrale du cinéma indépendant français. Collaborateur des Cahiers du cinéma, ami de Jacques Demy, producteur des premiers films de Jean Eustache puis, grâce à sa mythique maison Diagonale, de Jean-Claude Biette, Jean-Claude Guiguet ou Marie-Claude Treilhou. Il a réalisé plus d’une cinquantaine de films abordant les thèmes du sida, des sexualités ou de la peine de mort à une époque où personne ne s’y risquait. Amoureux éperdu du cinéma français des années 1930, auquel il a consacré en 2010 une vaste Encinéclopédie en deux tomes, son territoire de prédilection fut celui du mélodrame, à l’image de son chef-d’œuvre, Femmes Femmes, connu pour être le film de chevet de Pier Paolo Pasolini.

HOMMAGE AUX INDOCILES DU CINÉMA FRANÇAIS : GUY GILLES

Cinéaste atypique, artisan de l’une des plus intrigantes pages du cinéma français post années 1960, Guy Gilles a creusé un sillon à l’écart des modes et des courants, d’abord incompris, puis de plus en plus isolé, quasi oublié et enfin retrouvé. Collaborateur de Jacques Demy, Agnès Varda et Claude Lelouch, compagnon de route de Paul Vecchiali dans l’aventure des productions Diagonale, il laisse derrière lui un cinéma pudique et sensuel, offrant le regard d’un poète à fleur de peau empreint d’une mélancolie poignante, qui puise ses racines dans le cinéma français des années 1940, découvert dans sa jeunesse algérienne. « Les films, disait-il, sont des actes poétiques avant d’être des spectacles. Je suis formaliste, mais la forme est l’expression de la sensibilité. »

PANORAMA

Découvrez en avant-première, au Cinéma Rialto et au Cinéma Le Belmondo, les meilleures productions cinématographiques du cinéma queer mondial.

SÉANCE REPLAY

Tout au long du festival, retrouvez des films trop vite retirés de l’affiche ou des classiques à redécouvrir sur grand écran à l’occasion de leur ressortie en salle.

Les Ouvreurs remercient

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